Les coiffes slaves, accessoires emblématiques de la nouvelle collection
Dans la tradition slave les femmes sont parées de coiffes incroyables, spectaculaires. Tour à tour fleuries, brodées, perlées, ce sont des éléments forts et visuellement très intéressants. Et pour le shooting de la collection Ballets Russes je souhaitais nous mettre en scène avec de belles coiffes, comme une signature du thème. J'ai cherché du coup des inspirations autour de ses coiffes, avec l'envie de les créer nous mêmes, et deux types de coiffes ressortent tout particulièrement.
Le kokochnik : cette coiffe était portée par les villageoises pour les fêtes et a été aussi remise en vigueur sous le règne de Nicolas Ier à la cour pour les femmes de la famille impériale et les dames d'honneur lors des cérémonies officielles.
Les matières utilisées pour sa confection étaient la soie, le velours et ils comportaient souvent des embellissements : fleurs, broderies, perles voire pour les plus précieux des pierres précieuses ou des broderies au fil d'or.
La vinok : coiffe ukrainienne portée historiquement par les jeunes filles et les femmes non mariées en gage de pureté. En Ukraine comme en Russie, les femmes portées traditionnellement des couronnes lors des mariages, héritage de la culture byzantine. Mais l’on retrouve également le port du vinok lors fêtes pour célébrer le printemps, où les jeunes femmes dansent et portent des couronnes fleuries.
Cet héritage culturel très fort se retrouve dans le travail de nombreux créateurs, notamment lors du défilé métier d'art de Chanel pour la collection Paris Moscou en 2009, avec un travail d'ornement sur les coiffes des mannequins réalisées par les artisans de la Maison Michel. Cela m'a confortée dans l'idée que l'on pouvait jouer avec ce type d'accessoire sans tomber dans le cliché, le résultat chez Chanel est à couper le souffle et c'est un hommage magnifique à ce savoir faire.
Réaliser nous même une telle coiffe était impossible et s'en procurer une assez compliqué : ce sont des objets de collection pour les versions les plus "précieuses" et si des artisans continuent d'en proposer (on en trouve sur internet à commander en Russie), les modèles les plus beaux sont très chers et pour les coiffes plus accessibles l'on tombe vite dans l'élément de folklore qui perd de son attrait.
Je suis donc partie à la chasse aux accessoires, que ce soit les fleurs ou le support. J'ai trouvé dans une boutique de bijoux et accessoires fantaisie (Brigitte Bijoux) de gros serre têtes tressés, afin de pouvoir y insérer des fleurs. Et pour les fleurs, vous pouvez trouver des fleurs artificielles chez Gifi, Centrakor, etc. Afin de gagner en hauteur, j'ai également inséré des fleurs séchées pour "verticaliser" un peu la composition ;)
Les belles coiffes fleuries étaient prêtes mais ça n'est toujours pas le kokochnik original et je trouvais dommage de ne pouvoir intégrer cet accessoire si "fort". J'en ai parlé avec mon photographe, qui me suggère de me rapprocher de la communauté russe de Montpellier et nous voilà en quête le vendredi avant le shooting. Une épicerie russe se trouve justement à un jet de pierre du musée Fabre où nous devions faire les photos. Me voilà à expliquer à la dame de l'épicerie mon projet et ma recherche de kokochnik… ça l'intrigue un peu mais après quelques coups de fil, miracle une amie d'amie veut bien nous prêter la sienne !
Et nous avons eu une véritable kokochnik pour les photos, comme un vent d’Est venu souffler sur le shooting.
Je vous propose d'ailleurs de nous retrouver dans un prochain épisode de L'Œil Fauve pour un DIY autour de la parure fleurie. Je vous montrerai comment confectionner une couronne comme celle que nous portons avec Vanina sur le shooting.